Vendredi matin dernier, un titre du Figaro a attiré mon attention : « Prison ferme pour les agresseurs des policiers » J’imagine aisément la satisfaction du lecteur : enfin de la fermeté !
Malheureusement, il suffisait de lire l’article pour comprendre qu’il n’en était rien. Les agresseurs de policiers victimes à Perpignan d’un véritable guet-apens (avec 21 jours d’interruption de travail) ont été condamnés par le Tribunal à six mois de prison, dont cinq avec sursis ! Où est donc la fermeté ?
Sachant, surtout, qu’à cause de la dernière loi pénitentiaire qui supprime l’incarcération pour les condamnations à moins de deux ans de prison fermes, l’agresseur sera tout juste sermonné et devra subir une simple peine alternative (souvent même pas exécutée).
La réalité ne correspond donc pas du tout au titre. Mais, au moment où le président de la République s’agite dans tous les sens, le Figaro a dû se sentir obligé de prêter foi à sa communication.
Le laxisme judiciaire, qui est le fruit à la fois de l’insuffisance des moyens mis à la disposition de la Justice et des lois voulues par le Gouvernement actuel, explique bien évidemment l’impunité quasi totale dont bénéficie les voyous.
Le débat de cet été a porté sur la déchéance de nationalité qui ne concernera que moins de dix cas par an mais cela a permis de ne pas parler des vrais enjeux : le manque d’effectifs dans les commissariats, les 32 000 peines annuelles jamais exécutées, les mafias d’Europe de l’Est qui profitent de la suppression des frontières, le trafic de drogue qui progresse !
Comment nos concitoyens pourraient-ils s’y retrouver alors que tout n’est qu’annonce, émotion, hyper-médiatisation, zapping permanent…
Pour fonctionner, la démocratie a besoin d’un débat public qui éclaire le choix des citoyens.
Hélas, cet été aura sans conteste marqué une étape supplémentaire dans le recul de la démocratie en France.
Pour autant, il ne faut pas se résoudre au naufrage annoncé, tout au contraire. C’est l’honneur de la politique que de s’attaquer avec sérieux aux problèmes du pays, d’exprimer haut et fort des convictions et de proposer les solutions concrètes qui en procèdent.
La tâche est certes beaucoup plus ardue aujourd’hui qu’hier, à l’heure où le pourrissement de la situation entretenu par les gouvernements successifs depuis 10 ans, produit tous ses effets délétères. Elle n’en est que plus impérieuse et urgente…
NDA